Nouvelles Baháʼíes – La Reine Marie de Roumanie (née Princesse Marie Alexandra Victoria de Saxe-Cobourg et Gotha) fut une figure unique de l’histoire européenne. Plus qu’une simple reine et épouse de monarque, elle était une artiste, une écrivaine, une diplomate officieuse et, par-dessus tout, une âme en quête de vérité spirituelle. Ce qui la distingue particulièrement, c’est son lien profond et inattendu avec la foi bahá’íe, faisant d’elle l’une des figures royales les plus éminentes à avoir exprimé ouvertement sympathie et soutien à cette religion mondiale au début du siècle. Ce rapport vise à explorer la vie de la Reine Marie, son règne et sa relation inspirante avec la foi bahá’íe à travers ses écrits et ses lettres.
Vie et éducation de la Princesse Marie : Racines royales et esprit curieux
Née le 29 octobre 1875 à Eastwell Park, Kent, Angleterre, la Princesse Marie était la petite-fille de la Reine Victoria du Royaume-Uni par son père, le Prince Alfred, Duc d’Édimbourg et de Saxe-Cobourg et Gotha, et de la Grande-Duchesse Maria Alexandrovna de Russie par sa mère. Elle grandit dans un environnement royal multiculturel, passant son enfance entre l’Angleterre, Malte et l’Allemagne. Cette diversité dans son éducation contribua à forger sa personnalité indépendante et ouverte aux différentes cultures et idées.
En 1893, elle épousa le Prince Ferdinand de Roumanie, qui devint Roi de Roumanie en 1914, faisant ainsi de Marie la Reine de Roumanie. Elle joua un rôle crucial pendant la Première Guerre mondiale, servant d’infirmière sur les lignes de front et soutenant vigoureusement les efforts de guerre de son pays. Elle devint un symbole national de résilience et d’unité, connue sous le nom de “reine des soldats” et de “reine des mères”. Après la guerre, ses efforts diplomatiques lors de la Conférence de Paix de Paris (1919) furent essentiels à la reconnaissance de la Grande Roumanie, intégrant de nouveaux territoires.
La quête spirituelle de la Reine Marie et sa découverte de la foi bahá’íe
La Reine Marie était intrinsèquement spirituelle, cherchant constamment des réponses aux questions existentielles et au vrai sens de la vie. Elle lut de nombreux ouvrages philosophiques et religieux, explorant diverses doctrines. Au début des années 1920, elle découvrit la foi bahá’íe par l’intermédiaire de sa cousine, la Princesse Élisabeth de Hesse et du Rhin, qui était une bahá’íe ardente. Mais la plus grande influence vint de Martha Root, éminente voyageuse et enseignante bahá’íe américaine, qui visita la Roumanie en 1926 et rencontra la Reine Marie à plusieurs reprises.
Les rencontres avec Martha Root laissèrent une empreinte profonde sur l’âme de la Reine Marie. La Reine trouva dans les enseignements bahá’ís, tels que l’Unité de Dieu, l’Unité des Religions et l’Unité du Genre Humain, des réponses convaincantes et complètes à ses aspirations spirituelles et à sa vision d’un avenir meilleur pour le monde. La Reine Marie n’était pas seulement une admiratrice de la foi bahá’íe ; elle en devint une partisane déclarée, ce qui était inhabituel pour une monarque européenne à cette époque.
Lettres et écrits de la Reine Marie : Une voix royale pour la paix et l’unité
La Reine Marie exprima sa profonde admiration pour la foi bahá’íe à travers de nombreux articles de journaux et lettres publiés dans des magazines bahá’ís et des revues généralistes. Ses écrits témoignaient clairement de sa conviction dans les principes de cette religion et de sa capacité à instaurer la paix mondiale.
Parmi les écrits les plus notables de la Reine Marie :
- Dans le magazine “Canada Star” en 1926, elle écrivit : “Le Message bahá’í porte en lui l’esprit de paix et d’unité dont le monde a si désespérément besoin en cette époque troublée… Si l’humanité pouvait faire de l’unité son principe fondamental, une grande partie de ses souffrances disparaîtrait.”
- Dans un article publié dans “The National Pictorial” en 1926, elle déclara : “J’ai trouvé dans la foi bahá’íe la solution à beaucoup de mes problèmes spirituels. C’est la religion qui rassemble les gens de toutes confessions et ethnies dans l’amour et l’unité.”
- Dans une lettre célèbre adressée à un magazine bahá’í en 1927, qui fut largement diffusée, la Reine Marie déclara : “J’ai trouvé dans les enseignements bahá’ís le même véritable esprit du Christ que j’ai toujours cherché… C’est un appel puissant à l’unité du genre humain et à l’abandon de toutes les formes de fanatisme et de préjugés. J’y vois la lumière qui conduira le monde vers une nouvelle ère de paix et de justice.” Elle ajouta dans la même lettre : “Le principe de l’unité du genre humain, qui est l’essence des enseignements bahá’ís, représente le seul espoir de l’humanité. Lorsque nous réaliserons que nous sommes tous les enfants d’un même Dieu, et que notre but est de construire une civilisation mondiale régie par la paix et l’amour, nous ferons nos premiers pas vers le salut véritable.”
Les lettres de la Reine Marie n’étaient pas de simples expressions d’admiration fugaces ; elles étaient l’expression d’une conviction inébranlable dans la nécessité d’appliquer les principes d’unité et de paix à l’échelle mondiale. Elle voyait dans la foi bahá’íe le modèle pratique pour atteindre cet objectif et défia les normes royales en l’endossant ouvertement.
L’héritage bahá’í de la Reine Marie et son influence
Bien qu’elle ne se soit jamais entièrement déclarée officiellement bahá’íe (ce qui aurait pu avoir des répercussions politiques et religieuses à l’époque), son soutien public à la foi bahá’íe eut un impact significatif. Elle donna de la crédibilité et de la visibilité aux enseignements bahá’ís à un stade précoce de son histoire occidentale. Son témoignage servit de phare pour beaucoup et ouvrit les portes à davantage de recherches et d’intérêt pour cette religion émergente.
La Reine Marie est décédée en 1938, mais son héritage en tant que reine progressiste et pionnière spirituelle perdure. Son lien avec la foi bahá’íe témoigne de l’attrait de ses enseignements universels et de sa capacité à transcender les frontières culturelles, sociales et politiques. Elle incarna l’esprit véritable de la quête de la vérité et de la contribution à la construction d’un monde meilleur, quelles que soient les contraintes imposées par le trône ou les conventions…..Plus
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Auteure de l’article
Bahia Bekkali
Journaliste et Écrivaine
ABN Nouvelles Baháʼíes
Contact : bahiabekkali@abnnews.net
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